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DU QUATORZIÈME SIÈCLE.
le livre, le comte de Foix ouït moult volontiers.
Dient [ils], ils disissent, ils distrent (de dire). — Si distrent : c’est bon que nous avisons et regardons aux ordonnances des batailles.
Diffame (déshonneur ; d’où diffamer). — Il n’avoit eu, devant ce, aucun reproche de diffame.
Dilation (délai).
Dîmage (possession de dîmes). — Et se fit mettre, par la vertu des bulles du pape, en possession du dîmage.
Dispensation (dispense).
Dispersement, Despersement (çà et là).
Divin (devin). — Donc il est divin, dis-je ? ou il a des messagers qui chevauchent de nuit avec le vent.
Dobst [il] (de devoir). — Cette dure et périlleuse aventure lui devoit et dobst être toute sa vie un grand mirouer.
Doiez [vous] (de devoir). — Pourquoi vous doiez venir sur nous.
Doint [qu’il] (de donner).
Doler, Doloir, Douter (plaindre). — Les tailles étoient si grands que les plus riches s’en doloient et les povres s’enfuioient. — Les tailles étoient si grands que toutes gens s’en douloient.
Dommageable (portant dommage).
Dondaine (machine à lancer de grosses pierres). — Vez ci venir le trait d’une dondaine que ceux de l’ost laissèrent aller.
Donroit [il] (de donner).
Doublet (chemise). — J’étois en pur mon doublet sur le parement.
Douer (donner en douaire). — L’argent est vôtre, car le comte de Foix vous en doit douer.
Doulouser (s’attrister). — Qui les vit demener et doulouser en eût eu pitié, — Tout le peuple s’en doulousoit amèrement.
Doutance, Doute (crainte). — Pour la doutance de ces gens-là.
Douter (craindre ; d’où redouter).
Doy (deux). — Et là furent appelés Chandos et Aquitaine, doy rois d’armes. — Et tant que cils doy forts seront miens.
Doye [qu’il] (de devoir). — Vous n’êtes mie en arroy que le roi doye maintenant parler à vous. — Je n’ai fait chose dont me doye jà repentir.
Drap (habit). — Vêtus d’uns draps tout pareils. — (Être des draps de quelqu’un, c’est être de sa suite, habillé à ses dépens).
Droiture (droit).
Dru (gai, épais). — Et dru semées sont les tours.
Druqueman (drogman et truchement). — Tels paroles, et plus grands assez, avoit-il ouï dire les latiniers et druquemans, qui transportèrent le langage de l’un à l’autre.
Du (avec le). — Il contraindit ses ennemis du leur même.
Ducoise (duchesse).
Dueille [qu’il se] (de douloir). — Cette chose ne peut longuement durer ainsi, que le pays ne s’en perçoive et dueille.
Duire (conduire, élever). — Si il l’a jeune, il la duira et ordonnera à sa volonté.
Duit (élevé, habitué à). — Et tantôt, comme bien duit, s’en vint asseoir sur le poing du roi. — Les deux chevaliers étoient très bien appris et duits de tels besognes.
Durement (beaucoup). — Le chevalier qu’ils aimoient durement.


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Ébattement (plaisir).
Ébattre [s’] (s’égayer).
Ébaudissement (joie). — Et eut eu grand ébaudissement entre eux et un grand ébahissement entre leurs ennemis.
Ébaudir [s’] (s’égayer).
Écheller (prendre d’assaut à l’aide d’échelles).
Écluser (fermer comme par des écluses). — En plus de quarante lieux elle était éclusée des morts qui y étoient versés et couchés.
Écrions [nous] (d’écrire). — Si écrions à Gand.
Écueillir [s’] (se préparer à, réunir ses forces pour). — Et étoient adonc en volonté et tous écueillis de venir. — Et s’écueillit, et saillit outre par dedans les barrières. — Le quel coursier s’écueillit à courir et emporta le chevalier malgré lui.
Écuyerie (classe des écuyers). — Chevalerie et écuyerie.
Effréamment (avec effroi). — Et criant effréamment moult haut.
Effondrer (engloutir, ruiner). — Et ceux qui le plus effondroient son trésor.
Efforcément (avec effort).
Efforcer (faire effort, renforcer). — Et se sont efforcés et efforcent, du roi de France.
Effoudre (ouragan). — Une effoudre et un orage si grand descendit du ciel.
Effréer (effrayer).
Effroi (bruit). — Il sentit l’effroi des chevaux qui venoient derrière lui.
Éhidé, eshidé (épouvanté ; de hideur, crainte).
Élargir [s’] (devenir prodigue, large, plein de largesses). — Et s’élargit le roi, pour l’amour de ses frères, de quant qu’il put faire.
Èle, elle, esle (aile, largeur). — Les archers sur èle et les gens d’armes au front. — Quatorze lieues de long et autre-tant d’èle. — Si gagnerions volontiers aucune chose sur les beaux oiseaux qui s’envolent sur elles et qui vont voler leurs bannières.
Éliseur, elliseur (électeur). — Les éliseurs de l’empire d’Allemagne.
Ellisirent [ils] (d’élir). — Ceux de Lussebonne qui ellisirent le maître de Vis à roi.
Elm (ancieu gentilhomme et comte en Angleterre ; du mot elder, d’où elderman et earl).
Éloigne (éloignement, relard). — Nennil, nennil, n’y quérez nulles éloignes.
Élonger, eslonger, esloingner (éloigner). — Il partit de nuit sur fleur de coursier et esloigna les Escots.
Embarrer (enfoncer). — Il lui embarra son coutel au corps.
Embasmer (embaumer).
Embatailler (ranger en bataille).
Embattre (rencontrer, tomber). — Ils s’embattirent au milieu de ces deux embûches.
Emblaiement, emblavement (obstacle). — Afin que nul emblaiement ou empêchement de guerre ne se remît en Écosse.
Emblaver (emballer). — Ce fut un trop grand emblavement, et trop sans raison.
Embler (enlever, échapper). — Deux cents archers, les quels s’étoient emblés de leur garnison de Calais.
Embrider (brider).
Embacher, embuscher (faire des embûches).
Embuschement (embuscade).
Émouvement, esmouvement (excitation). — S’avisèrent aucuns chevaliers, par l’esmouvement du seigneur de Werchin.
Empainte, empeinte (attaque). — Et ardirent en une empainte plus de soixante villages. — Et se tinrent cette seconde empeinte moult vassalement.
Emparlé (qui parle aisément). — Le sire de Mauny qui sagement étoit emparlé.
Empenner (mettre en plumes). — Quand cil bel oiseau fut tout empenné.
Emperière (empereur et impératrice). — Charlemaine qui fut emperière de Rome. — Elle avoit été nourrie à l’hôtel de l’emperière de Constantinoble.