Page:Froger - À genoux, 1878.djvu/77

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Depuis que je suis né jusqu’à l’heure présente
Je n’ai rien souhaité, ni la grâce imposante
Des femmes, ni les blonds petits enfants si doux,
Ni la beauté qui rend supérieur à tous,
Ni la gloire qui m’eût pourtant aimé peut-être !
Je n’ai rien souhaité, je n’ai voulu connaître
Aucun de ces bienfaits dont Dieu couvre parfois
Les Hommes pour les rendre aussi fiers que les Rois !
Mais seulement, ô corps délectable ! merveille
De grâce, de grandeur et de splendeur vermeille !
Lyre d’amour sur qui Dieu chante la beauté !
Je le redis encor, je n’ai rien souhaité
De tout ce dont l’orgueil éphémère s’embrase.
Ô corps divin, mon seul rêve, ma seule extase,
Mon seul bonheur, hélas ! mon seul ravissement
Eût été de pouvoir te chanter dignement.