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XXIV

CONSOLATION


Quand vous serez couchée en un cercueil profond,
Froide et sans vêtement, ô ma très-belle femme,
Je ne vous jure pas de prier pour votre âme,
Car nous ne savons pas ce que les Hommes font.

Alors, morte et voyant distinctement le fond
Des choses et combien vite fuit toute flamme,
Si vous considérez qu’en mon esprit infâme
Avec tous les oublis votre amour se confond,

Soyez-moi jusque dans la mort supérieure.
Et, revoyant l’immense orgueil de l’ancienne heure,
Depuis le premier pleur jusqu’au dernier serment,

Faites-vous au nouvel oubli sans épouvante ;
Et, pour vous consoler, dites-vous seulement
Que je vous adorais quand vous étiez vivante.