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XXII

LE BAISER


 
Nul ne connaît assez la puissance divine
Du baiser, qui n’est pas de celles qu’on devine,
Mais de celles qu’on sent par l’âme et par le cœur.
L’amour est un combat où nul ne sort vainqueur,
Et dans lequel tout mot qui passe, toute larme,
Tout rêve, tout aveu, tout délire est une arme
Que le Destin avec de longs raffinements
Enfonce dans le corps douloureux des Amants.
Mais le baiser ! hélas ! vous, jeunes gens, vous, vierges,
Vous, vieillards, déjà pleins de l’ombre que les cierges