Toutes les fleurs de juin sont sur tes lèvres closes,
Toutes les fleurs les plus belles que nous ayons !
Et ta poitrine a des parfums comme les roses,
Et comme les bluets tes yeux ont des rayons. »
Elle me répondit, levant ses yeux superbes
Et m’en éblouissant à travers ses cheveux :
« J’ai ramassé ces fleurs pour toi, parmi les herbes,
Pour te les rapporter pleines de mes aveux ;
Pour que, le soir, du fond de tes mélancolies,
Dévoré jusqu’au cœur par les jours assassins,
Tu songes, en voyant ces fleurs que j’ai cueillies,
À l’immortel amour qui fleurit dans mes seins ;
Et pour que ta mémoire orgueilleuse et brûlante,
En respirant ces fleurs que fit germer ta foi,
Y retrouve l’odeur de l’éternelle plante
Que j’ai gardée intacte en mon âme pour toi ! »