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C’est l’amour qui nous fait semblables à des dieux.
Le baiser ne meurt pas sur la bouche ; il y creuse
Pour des jours éternels un sillon glorieux.

Je ne troublerai pas cette minute heureuse
Par l’évocation des souvenirs perdus.
Mais je veux en combler mon âme douloureuse,

Pour que sur tant de jours dont nous fûmes mordus,
Ô cher cœur ! elle vive et brille et plane encore,
Comme sur un gibet surchargé de pendus

Et d’horribles corbeaux inassouvis, l’aurore.