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IX

LA MINUTE BONNE


 
Je ne lui parlais pas quand elle vint me tendre
Ses lèvres à baiser, presqu’au dernier moment.
On eût dit que la Nuit seule pouvait entendre

Nos cœurs qui se brisaient à chaque battement,
Et garder au fond d’elle et ne jamais redire
Le chant que nos baisers sonnaient éperdûment.

Pâle, en proie à l’extase immense du délire,
Ma bouche sur la sienne et mes yeux sur ses yeux,
Je la pris dans mes bras comme on prend une lyre.