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VIII

LA RÊVERIE


 
Traînant dans la lumière éclatante et superbe
Ses chers cheveux qui vont derrière elle dans l’herbe,
Et marchant avec la lenteur d’un beau vaisseau,
La belle Reine rêve au bord du clair ruisseau.
Elle passe pareille aux Prêtresses bibliques,
Abandonnant ses yeux d’azur mélancoliques
À l’azur moins divin du ciel attiédi.
Elle marche dans l’herbe épaisse. Il est midi.
Les Fleurs, dont elle fait l’envie et les délices,
Lèvent avec amour vers ses yeux leurs calices