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Et du ciel descendront sur eux dans la lumière
Des chants tellement doux dans leur sonorité,
Que les vieux morts couchés dans leurs tombes de pierre
En rêveront pendant toute l’éternité.

C’est ainsi que dans les parfums, dans la musique,
Dans la splendeur, ce flux d’hommes démesuré,
Le cœur trempé trois fois dans la force imphysique,
Marchera gravement pour le combat sacré.

Or, je m’adresse à vous, magnifiques apôtres
Qui nous succéderez sur le libre chemin,
Imprimant dans le sol vos pas après les nôtres,
Peut-être les derniers de ce vieux genre humain !

Sur l’éternel sommet si voisin de la chute,
Quand vous retrouverez notre ombre sous vos pas,
Quand vous évoquerez notre âme dans la lutte,
Rêveurs victorieux, ne nous méprisez pas.

Vous serez la lumière étincelante et rose
Que maintenant notre œil lassé cherche et poursuit,
Et vous serez l’effet dont nous sommes la cause,
Et vous serez le jour dont nous sommes la nuit.