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XIV

L’INCONNU


J’avais marché depuis le matin jusqu’au soir.
Le ciel redevenait insensiblement noir.
Le soleil s’enfonçait tout rouge dans les grêves.
Un moment je levais la tête vers mes rêves,
Quand je vis se dresser devant moi dans le fond
Du ciel un Inconnu grave au regard profond.
À gauche s’étendait une forêt de mousse
Où des femmes allaient et venaient dans la douce
Lueur du crépuscule avec de tendres voix
Comme celles qu’avaient en elles autrefois