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Et ce tournoîment lent, montant comme un essor,
Quand frissonnent ses bras sous les bracelets d’or,
La valse langoureuse entre toutes les danses,
Les rires, les parfums d’amour et les cadences !
Tous ces souvenirs sont en moi grands et joyeux.
Et même maintenant que j’ai perdu vos yeux,
Votre poitrine et vos cheveux et votre bouche,
N’ayant rien oublié de tout ce qui vous touche,
Encore que je sois loin de vous que j’aimais,
Je me sens fier et plein de bonheur désormais ;
Et je n’ai rien perdu, puisque je me rappelle
Ce soir de carnaval où vous étiez si belle.