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Où l’œil, où la pensée elle-même se perd.
J’avais des compagnons très-beaux dans ce désert
Qui s’étend par delà des millions de lieues.
Maintenant je suis loin de mes montagnes bleues.
Et les autres là-bas m’appellent chaque soir. »
Et les yeux du Serpent disaient : « Oh ! tout est noir !
Ce pays est mauvais, froid, sombre, impitoyable.
Et je m’y sens mourir d’une plaie effroyable.
Moi, j’étais déjà vieux quand ils m’ont emmené ;
Je ne reverrai pas la terre où je suis né,
Ni les sources, ni les grandes oasis calmes
Où j’entendais chanter ces rêveuses, les palmes,
Ni le beau ciel que tant d’étoiles inondaient ! »
Et les deux exilés, tristes, se regardaient.