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Et le grand Être noir, le grand Guerrier de pierre,
Héraklès, qui sous sa furieuse paupière
Semble garder encor l’âme des vieux combats ;
Voici Bakkhos, voici Ploutôn, le Dieu d’en bas ;
Hèrè, qui marche avec lenteur, comme épuisée ;
Et celle qui s’en vint de la vague irisée,
La pâle Reine au corps de neige éblouissant,
Kypris ; mais comme elle a vieilli, Dieu tout-puissant !

La Lune sur la nuit jette sa flamme heureuse.
Dans la procession lugubre et douloureuse,
Tous ont les yeux levés vers cette flamme d’or,
Et songent dans leurs cœurs, en revoyant encor
Au fond du grand azur la blonde Phœbè, telle
Qu’autrefois, toujours Reine et toujours Immortelle,
À tout ce qu’ils étaient du temps qu’ils étaient Dieux ;
Tandis qu’Endymion l’appelle avec ses yeux.