Page:Froger - À genoux, 1878.djvu/17

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Vous m’avez fait venir sur les plaines sauvages
Où commence la mer sans fin ;
Je la voyais toujours baignant sur les rivages
Ses pieds nus dans le sable fin.

J’ai beau changer de ciel et changer de patrie,
Son beau corps de marbre, éclatant
Comme un astre et léger comme une rêverie,
Ne me quitte pas un instant.

Je ne me lasse point de chanter sa louange !
Elle est l’ombre qui suit mes pas
Et l’air que je respire et le pain que je mange.
Sans elle je ne vivrais pas.

Elle est tout ce qui charme et tout ce qui s’élève,
Ce que j’aime et ce que je vois ;
Elle est tout, vision, musique, parfum, rêve,
La grande âme et la grande voix.

C’est pourquoi, maintenant, je ne lui parle encore
Qu’à genoux, même ivre d’amour,
Son front semblant toujours levé pour qu’on l’implore.
Et, quand viendra le dernier jour,