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L’irrévocable Mort planait sur la maison.
Ô suprême regret des visions perdues !
Que nous font les serments et les voix entendues,
Quand la chambre d’amour devient une prison ?
L’irrévocable Mort planait sur la maison.

Allongé sur le lit, je vis toute la terre,
Empereurs et valets, lentement se dresser,
Me tendant leurs deux bras, comme pour m’embrasser,
Et causant d’une, voix lugubrement austère.
Allongé sur le lit, je vis toute la terre.

Surtout les Vierges, dont les yeux sont toujours beaux,
Les Vierges que j’avais si longtemps adorées,
Touchant mes genoux froids avec leurs mains sacrées
Et me considérant avec de grands flambeaux.
Surtout les Vierges, dont les yeux sont toujours beaux !

L’horrible vent gonflait les épaisses tentures ;
Et j’entendais passer à travers les battants
De la porte, du fond des vieilles sépultures,
Les appels effrayants des morts. En même, temps
L’horrible vent gonflait les épaisses tentures.