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ensemble réel que sort la création du droit, c’est l’esprit national circulant dans tous les membres de la nation, qui a la force de satisfaire ce besoin dont nous avons reconnu l’existence.

Mais entre les différents peuples il n’y a pas de limites rigoureusement déterminées, et cette indétermination se retrouve dans le droit qu’ils se créent : Ainsi, la parenté existant entre certains peuples nous laisse quelquefois dans l’incertitude de savoir si nous devons les réunir ou les distinguer, et leurs droits, sans être entièrement semblables, reproduisent ce caractère de parenté.

Au sein même des nations dont l’unité est la moins douteuse, on rencontre quelquefois de certaines subdivisions, des associations de villes et de villages, des corporations de tous genres, qui, sans se détacher de la nation, ont cependant une existence individuelle et distincte. Dans le cercle de ces subdivisions peuvent se former des droits particuliers, qui se placent à côté du droit commun de la nation, et servent ainsi à le modifier et à le compléter[1].

Mais si on regarde le peuple comme un être individuel, sujet naturel et persistant du droit

  1. Ainsi à Rome on voit d’anciens droits coutumiers particuliers à certaines gentes. Dirksen, Civil. Abhandlungen, II, p. 90.