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non glosées, c’est-à-dire les textes restitués, devaient être également reçues dans la pratique. Quoique rejetée comme une erreur évidente par la plupart des auteurs qui ont écrit sur la théorie et sur la pratique du droit[1], cette opinion a néanmoins ses partisans. Quelques-uns même sont allés jusqu’à donner force de loi aux Novelles de l’empereur Léon VI[2], sans considérer qu’au commencement du dixième siècle la domination des empereurs grecs en Italie avait cessé depuis longtemps, et que dès lors manque toute voie de communication, semblable à celle qui a fait parvenir jusqu’à nous la législation Justinienne. D’autres admettent les textes restitués du droit Justinien, ou du moins quelques-uns de ces textes, ou regardent leur autorité comme un sujet de controverse[3]. Cette opinion

  1. Lauterbach, proleg. § V. N. 6, 7. Eckhard, Hermeneut. § 282. Brunnquell, Hist. j. II, 9, § 22. Zepernich, à la suite de Beck, de Novellis Leonis. Hal. 1779, p. 552 sq. Glück I, § 53, 56. Weber, Versuche über das Civilrecht, p. 47-49.
  2. Beck, de Novellis Leonis, ed. Zepernick. Hal, 1779.
  3. Beck, 1. c., § 48. Mühlenbruch, I, § 18. Dabelow Handbuch des Pandectenrechts, Th. I, § 50. Hal., 1816. Ce dernier prétend qu’autrefois on rejetait dans la pratique tous les textes non glosés ; que, depuis l’abandon des éditions glosées, on a continué de rejeter les Novelles sans gloses, mais que l’on a admis l’autorité des autres textes non glosés (pages 199, 200) ; puis il ajoute : « Quant aux leges restitutæ, elles n’ont aucune autorité (p. 201). » Ici l’auteur ne distingue pas l’usage des temps anciens de celui des temps modernes. Cette opinion a cela d’ori-