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CHAPITRE XII

DÉTERMINISME. — CROYANCE AU HASARD ET SUPERSTITION. — POINTS DE VUE.


La conclusion générale qui se dégage des considérations particulières développées dans les chapitres précédents peut être formulée ainsi : certaines insuffisances de notre fonctionnement psychique (insuffisances dont le caractère général sera, avec plus de précision, défini tout à l’heure) et certains actes en apparence non-intentionnels se révèlent, lorsqu’on leur applique l’examen psychanalytique, comme parfaitement motivés et déterminés par des raisons qui échappent à la conscience.

Pour pouvoir être rangé dans la catégorie des phénomènes susceptibles d’une pareille explication, un acte manqué doit satisfaire aux conditions suivantes :

a) Il ne doit pas dépasser une certaine limite fixée par notre jugement ; autrement dit, il ne doit pas dépasser ce que nous appelons « les limites de l’état normal ».

b) Il doit présenter le caractère d’un trouble momentané, provisoire. Nous devons avoir accompli précédemment le même acte d’une manière correcte ou être sûrs de pouvoir l’accomplir à tout instant d’une manière correcte. Lorsque quelqu’un nous reprend au moment où nous accomplissons un acte de ce genre, nous devons être à même de reconnaître aussitôt la justesse de l’observation et l’incorrection de notre processus psychique.

c) Alors même que nous nous rendons compte que nous accomplissons ou avons accompli un acte manqué,