Page:Freud - Introduction à la psychanalyse (trad. Jankélévitch), 1923.djvu/216

Cette page n’a pas encore été corrigée

la psychanalyse un lien tellement intime que la conviction acquise sur un point peut s’étendre à une partie plus ou moins grande du tout. On peut dire de la psychanalyse qu’il suffit de lui tendre le petit doigt pour qu’elle saisisse la main entière. Celui qui a compris et adopté l’explication des actes manqués doit, pour être logique, adopter tout le reste. Or, le symbolisme des rêves nous offre un autre point aussi facilement accessible. Je vais vous exposer le rêve, déjà publié, d’une femme du peuple, dont le mari est agent de police et qui n’a certainement jamais entendu parler de symbolisme des rêves et de psychanalyse. Jugez vous-mêmes si l’interprétation de ce rêve à l’aide de symboles sexuels doit ou non être considérée comme arbitraire et forcée.

«… Quelqu’un s’est alors introduit dans le logement et, pleine d’angoisse, elle appelle un agent de police. Mais celui-ci, d’accord avec deux « larrons », est entre dans une église à laquelle conduisaient plusieurs marches. Derrière l’église, il y avait une montagne couverte d’une épaisse forêt. L’agent de police était coiffé d’un casque et portait un hausse-col et un manteau. Il portait toute sa barbe qui était noire. Les deux vagabonds, qui accompagnaient paisiblement l’agent, portaient autour des reins des tabliers ouverts en forme de sacs. Un chemin conduisait de l’église à la montagne. Ce chemin était couvert des deux côtés d’herbe et de broussailles qui devenaient de plus en plus épaisses et formaient une véritable forêt au sommet de la montagne. »

Vous reconnaissez sans peine les symboles employés. Les organes génitaux masculins sont représentés par une trinité de personnes, les organes féminins par un paysage, avec chapelle, montagne et forêt. Vous trouvez ici les marches comme symbole de l’acte sexuel. Ce qui est appelé montagne dans le rêve porte le même nom en anatomie : mont de Vénus.

7. Encore un rêve devant être interprété à l’aide de symboles, remarquable et probant par le fait que c’est le rêveur lui-même qui a traduit tous les symboles, sans posséder la moindre connaissance théorique relative à l’interprétation des rêves, circonstance tout à fait extraordinaire et dont les conditions ne sont pas connues exactement.