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ASCENSION DES NUAGES.

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manière très-lente, à cause de la petitesse des intervalles qui sépa- N*» LU (A). rent les globules d’eau ; en sorte que la température du nuage reste toujours supérieure à celle de lair environnant ; d’ailleurs ce courant ascensionnel, par le frottement qu’il exerce sur la multitude des surfaces des particules du nuage, tend lui-même à les soulever, et cela avec d’autant plus d’énergie qu’il aurait plus de vitesse.

Pendant la nuit, le nuage est privé des rayons solaires, et sa température doit diminuer ; mais il continue à recevoir les rayons calorifiques envoyés par la surface du globe, et l’on conçoit que, s’il a beaucoup d’épaisseur, sa température intérieure ne diminuera que très-lentement. D’ailleurs l’expérience prouve directement que les nuages ont encore, pendant la nuit, plus de chaleur que l’air qui les environne, puisqu’ils nous envoient plus de rayons calorifiques ^*l En supposant même que cette différence de température soit beaucoup moindre la nuit que le jour, les nuages ne devront s’abaisser qu’avec une extrême lenteur après le coucher du soleil, vu l’immense étendue de leur superficie relativement à leur poids ; c’est une cause qui, sans concourir à leur élévation, contribue puissamment à leur suspension ; ensuite le retour du soleil les ramènera à leur hauteur de la veille, si des vents ou quelques autres phénomènes météorologiques n’ont pas changé les circonstances atmosphériques et les conditions d’équilibre. Tout ce qui peut augmenter ou diminuer la division des particules du nuage ou les petits intervalles qui les séparent, et les changements qui surviennent dans la température de l’air environnant doivent faire varier les conditions d’équilibre, et par conséquent la hauteur à laquelle le nuage peut s’élever. Il est sans doute encore d’autres causes qui contribuent

^’^ Dans la rédaction un peu précipitée de cet article, nous avons dit que Texpérience prouvait directement que les nuages conservent encore pendant la nuit une température supérieure à celle de Fair environnant, puisqu’ils nous envoient plus de chaleur. On peut objecter à ce raisonnement que toute la chaleur excédante est

II.

peut-être due à leur pouvoir réfléchissant, Mais par cela même qu’ils réfléchissent mieux la chideur rayonnante éman^ du globe que ne le fait Tair environnant, ils doivent s’en approprier davantage. Si Ton fait attention, d’ailleurs, que les particules du nuage, loin d’agir comme un miroir métallique , dispersent dans toutes les directions

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