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PREMIER MÉMOIRE SUR LA DIFFRACTION. 31

tant : il est aisé d’en conclure que le seul rayon réfracté apparent est .V II. celui qui a une direction telle que les sinus d’incidence et de réfraction sont dans le même rapport que ces ondulations. En effet, soit AB la surface qui sépare les deux corps trans-

parents, FG etED deux rayons incidents

très-voisins, GK et DL les deux rayons

réfractés. Par le point G je mène GI

perpendiculaire aux rayons incidents :

G et I seront dans chacun deux des

points correspondants des mêmes vi-

brations. Du point D j’abaisse sur GK

la perpendiculaire DM. L’angle IGD

est égal à l’angle d’incidence et GDM à celui de réfraction. Prenant GD pour rayon, 1D est le sinus d’incidence et GM celui de réfraction. Donc lorsque le sinus d’incidence sera à celui de réfraction comme les ondulations des rayons incidents à celles des rayons réfractés, ID et GM représenteront des parties équivalentes de ces ondulations , et M et D seront par conséquent des points correspondants des mêmes vibrations. Mais dans toute autre direction on sent que cela ne peut plus avoir lieu, et que les vibrations des rayons réfractés se contrarient ; or on peut toujours les concevoir à une distance l’une de l’autre telle que la discordance soit complète, c’est-à-dire d’une demiondulation. Ainsi tous les rayons réfractés, autres que ceux dont nous avons parlé d’abord, ne sont plus sensibles. 42. Je tire de cette théorie une conséquence absolument opposée à celle de Newton : c’est que la marche de la lumière est plus lente dans le verre que dans Pair, suivant le rapport du sinus de réfraction à celui d’incidence ; car il faut admettre que chaque vibration de la lumière dans le verre s’accomplit dans le même intervalle de temps que chaque vibration dans l’air, autrement il y aurait discontinuité ou discordance entre les ondulations qui précéderaient et celles dont elles seraient suivies. 43. Les anneaux colorés, produits par des rayons obliques, paraissent prouver cependant que les mêmes espèces de rayons peuvent