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si comme il est vrai la fabrication des glaces n’a jamais été plus belle, ni plus parfaite, c’est uniquement le fruit de leur zèle, de leur union, de leur crédit et de leur application, qu’ils pourraient encore ajouter de leur économie et de leur désintéressement ayant bien voulu s’oublier eux-mêmes et sacrifier leurs propres intérêts pour soutenir le service de cette Manufacture en différentes rencontres, que par ces considérations, ils espèrent que leur ayant déjà donné des marques de notre justice , de notre bonté et de notre protection Royale, en leur accordant par nos lettres patentes du 6 août 1718, la confirmation de leur privilège, Nous voudrons bien leur en donner encore de nouvelles, en leur continuant ce privilège sous le nom du dit Dagincourt pour 30 années à compter du jour que celui du 23 octobre 1702 expirera et cela avec les mêmes exemptions et les mêmes prérogatives mentionnées aux Lettres Patentes dudit jour, et dont ledit Dagincourt et ceux qui l’ont précédé ont joui ou dû jouïr. Que trois considérations également puissantes jointes à celles qui naissent des faits et des circonstances qu’ils viennent d’expliquer, concourent à établir la justice de leur demande, la première est qu’il est nécessaire que les matières qui servent à la confection des glaces soient achetées et préparées quelques années avant que de les employer à la fabrication, la seconde qu’il est de conséquence de faire des élèves et de former de jeunes ouvriers à un travail si difficile et qui demande plus de huit à dix années pour les rendre capables, et la troisième que le commerce des glaces étant entièrement tombé, les associés sous le nom Dagincourt sont dans l’obligation de prendre des arrangements et de faire de nouveaux fons pour se mettre en état de fournir à l’achat des matières, à l’entretien des bâtiments, à la construction des fours et à la dépense nécessaire pour faire des élèves. Et comme sur ces représentations nous avons expliqué nos intentions, par l’arrêt rendu en notre Conseil d’Etat, nous y étant le 11 du présent