Page:Frehel - Le Précurseur.pdf/71

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


III


Ce fut dans cette même chambre de la tourelle, un soir de fenaison, que Jacquemine lut le testament d’Étienne à Roma Diamante et à Andrée Debriat. Tout le jour, d’un mouvement vif, les faux légères et bien affûtées avaient rasé les herbes en fleurs, et leur parfum d’agonie entrait suave dans les maisons, flottait par grands remous, enveloppait l’aride promontoire. La mer était tranquille et pure comme un autre ciel.

Harmonie qui murmure, son chant errait sur les rivages, se mêlait à l’haleine tendre de juin. Jacquemine, debout, très grave, avait fait asseoir ses compagnes.

Les bras croisés, le front haut assombri par le casque noir des cheveux, Roma demeurait immobile dans un fauteuil droit. Statue harmonieuse de la force, avec sa fauve chair, pétrie