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XIV


L’année se révélait étrangement fertile ; la glèbe, accoutumée aux longs sommeils berceurs, s’était soudain réveillée sous le soc puissant des ouvrières vaillantes. Fière de sa vie accrue, elle signait l’alliance d’amour avec celles qui avaient ouvert son flanc à tant de richesses cachées et elle les comblait de présents magnifiques. Lourdes et ardentes, les récoltes mûrissaient ; des troupeaux nombreux couvraient les prairies ; une vigne, oubliée sur l’âpre coteau où elle végétait depuis des siècles, avait fleuri comme par prodige et jurait d’orner ses pampres de grappes noires. On goûtait à Kéroulaz toutes les douceurs de la maison d’Ischomaque.

Les travaux du printemps et la fenaison avaient été accomplis avec une vaillance joyeuse, parmi l’ivresse des pollens répandus, en compagnie des abeilles bourdonnantes.