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XIII


Indolemment, au large, des mouettes planaient. Cosita Latour, debout au seuil de son atelier, regardait le soleil disparaître dans les flots parmi l’étincellement des ailes blanches. Il s’éclipsa bientôt, laissant à sa place des nuages légers comme une cendre bleue, striés de minces lignes d’or. Elles figuraient, ces lignes, la portée idéale d’une musique dont les notes enfuies avaient composé la dernière harmonie du jour. L’ombre descendait, les flots confondus avaient la verdeur tumultueuse d’une forêt avant l’orage. On attendait les étoiles. Tantôt le vent chuchotait en courant à pas légers sur la terre ; tantôt, brusquement, le bruit de sa course s’évanouissait derrière les arbres.

Fiévreuse, en proie à ce trouble incurable du cœur et des sens que laisse après lui l’abandon, la jeune artiste pensait :