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n’ayant plus que la puissance de salir sans posséder, ignorant leur damnation.

Sans doute, en éloignant ses filles des arts mécaniques qui altèrent la santé ; en les élevant vers la beauté intellectuelle ; en les dirigeant à travers les arcanes de la vraie science ; en les y retenant comme au bord d’un précipice dont l’homme n’ose espérer sonder l’abîme ; en leur apprenant ce doux travail en plein air qui embellit et diminue la tension mentale, Jacquemine avait réellement créé des types nouveaux en désaccord avec la routine sociale, aussi libres que le permet la condition humaine, c’est-à-dire esclaves seulement de la nécessité et de la mort, non de la fantaisie fébrile de leurs désirs ou de la dépravation de leurs sens.

Ces femmes étaient régénérées, purifiées, dignes de l’amour. La sanie des villes perverses, la convulsion frénétique de la douleur sans beauté, l’outrage des passions bestiales, tout ce qu’elles avaient subi d’affronts déshonorants était oublié. Elles étaient revenues à la nature et marchaient vers la vie. Mais comment la rencontrer tout entière en sa plénitude harmonieuse ?