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dans les grandes fontes de neiges du printemps, ou après les orages de l’été.

Quelquefois, il est vrai, l’eau atteint une assez grande hauteur pour ne pas permettre de distinguer la nature du terrain où elle se perd. Cependant ordinairement une grande partie du sol reste à découvert. Le peu de profondeur de l’eau qui couvre le reste, et son extrême limpidité, laissent voir le fond aussi nettement que s’il était à sec. Quelques pins pittoresquement jetés sur les rochers qui entourent le gouffre étendent au-dessus de lui leurs rameaux touffus. Leur sombre verdure y entretient une demi-obscurité mystérieuse. De nombreuses bandes de pyrrocorax ont fixé leurs nids sur les corniches de la roche. Ils ne cessent de tourbillonner en croissant au-dessus de l’eau. Le peu de frayeur qu’inspire à ces oiseaux la présence de l’homme, atteste suffisamment combien sont