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la fatigue. Souvent ces déclivités aboutissent à un précipice. Dans ce cas une chute est presque toujours fatale. Une fois lancé sur ce talus rapide, il est presque impossible de se retenir, et un faux pas est souvent suivi d’une catastrophe funeste. Le danger est bien moins grand lorsque l’on gravit ces pentes en ligne droite. On a d’abord toujours plus assurance dans la marche quand on monte, ensuite, si le pied vient à manquer, on tombe sur les genoux, et on a encore la ressource du bâton ferré pour s’arrêter. Quand au contraire on est obligé de suivre transversalement ces champs de neige si inclinés, on est exposé à ce que les deux pieds glissent à la fois, et il est bien difficile de se retenir dans une chute si rapide.

Ce ne fut donc qu’avec les plus grandes précautions que nous nous hasardâmes sur le talus glacé qui borde la rive septentrionale du lac de Gre-