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Au lieu de suivre, comme nous l’avions fait la veille, la rive méridionale du lac, nous côtoyâmes à une assez grande hauteur sa rive opposée. Nous eûmes d’abord à passer une pente très-rapide, uniquement composée de menus fragments de dolomie détachés du pic de Malibierne. Le bruit que faisaient, en roulant les unes sur les autres, les pierres que nous déplacions dans notre marche, donna l’éveil à une troupe d’isards cachés entre les rochers des bords du lac. L’œil exercé de nos montagnards ne tarda pas à les découvrir. Ils nous les montrèrent, et nous vîmes à notre tour ces jolis animaux faire leur retraite sur un champ de neige peu éloigné de nous.

Ces isards n’étaient pas moins de dix-sept. Parmi eux, il y en avait deux qui étaient très-jeunes. Insoucieux d’un danger qu’ils ne connaissaient pas encore, ou peut-être trop faibles pour