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leur faire hâter leur marche et occasionner à quelqu’un d’entre eux une chute qui lui serait funeste.

Il n’en fut pas ainsi. Les bouquetins semblaient rassurés par leur position inaccessible, en même temps qu’ils semblaient redouter le danger qui les aurait menacés s’ils fussent venus à faire un faux pas. Ils continuèrent leur marche aussi paisiblement que s’ils ne se fussent pas aperçus de notre présence, et nous les vîmes disparaître bientôt derrière le faîte de la Maladetta.

Le bouquetin n’a jamais été très-commun dans les Pyrénées. Il a toujours habité les lieux les plus sauvages et les plus retirés, le voisinage des neiges éternelles. Néanmoins les chasseurs ont été le relancer jusque dans ses retraites les plus inaccessibles. Aussi a-t-il disparu presque entièrement de nos montagnes. Ce n’est plus que sur les cimes de la Maladetta, sur les sommités les plus ardues