Page:Franqueville - Voyage à la Maladetta, 1845.djvu/77

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 77 —

la montagne ne l’avait prise. Le jour même de notre départ de la Rencluse nous avions en vain sollicité nos guides de faire au moins une tentative de ce côté. Les chasseurs d’isards ne purent s’y décider ; ce furent encore eux qui empêchèrent de choisir cette voie pour le retour.

Un funeste accident, qui avait signalé la dernière ascension à la Maladetta, contribuait encore à augmenter leur répugnance pour les glaciers. En 1824, Barrau, un des guides les plus estimés de Bagnères-de-Luchon, entreprit de conduire deux voyageurs aux pics de la Maladetta. Par un premier acte de témérité, il laissa son fils à la cabane du Plan-des-Étangs, et ne craignit pas de s’aventurer seul avec deux étrangers au milieu de ces neiges éternelles. Par une imprévoyance encore plus inconcevable, il négligea de se munir de cordes. Ce fut cette dernière imprudence qui lui coûta la vie.