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Comme nous l’avaient annoncé nos guides, le brouillard s’était dissipé, et nous pouvions jouir sans obstacle de la magnificence de l’horizon que l’on embrasse du haut de la Maladetta. Au premier coup d’œil, on ne saisit qu’un immense chaos, du milieu duquel s’élancent les cimes les plus élevées des plus hautes montagnes de la chaîne ; mais bientôt un examen plus attentif fait découvrir un ordre admirable jusque dans ce désordre apparent. L’on distingue d’abord le faîte de la chaîne centrale qui court de l’est à l’ouest, toute déchiquetée et hérissée de mille pics. De cette crête se détachent de nombreux rameaux formant ces longues vallées transversale qui portent d’un côté à la Garonne, de l’autre à l’Èbre, le tribut des eaux de ces montagnes et de leurs glaciers. À mesure qu’ils s’éloignent du centre des Pyrénées, les chaînons qui séparent ces vallées s’abaissent. Dans un immense lointain se développent à nos yeux les