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Sur le point d’y parvenir, nous nous arrêtons frappés de stupéfaction à l’aspect du passage qui nous reste à franchir pour y arriver. Nous sommes séparés du pic de Néthou par une arête extrêmement aiguë ; à droite, s’ouvre sous nos pieds un abîme au fond duquel se déroule le glacier de Coroné et les eaux noirâtres de son lac ; à gauche à une profondeur un peu moins grande, la partie orientale du glacier du Néthou s’abaisse par une pente des plus rapides. Pour comble de difficultés le sommet de cette arête est encombré de fragments de granit désaggrégés par la gélée, ou disloqués par les coups de foudre, et très-dangereux à cause de leur peu de stabilité. Ce pont de Mahomet est pourtant la seule voie qui s’offre à nous pour arriver au but après lequel nous courons depuis si longtemps.

Nous hésitâmes un moment, je l’avoue, avant de nous engager sur cet étroit passage ; mais la vue de