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ter de temps en temps, et de se coucher sur la neige. Quelques instants de repos suffisaient pour le remettre entièrement, et lui permettre de continuer sa route. Quant aux autres, ni les guides, ni moi ne ressentîmes rien de particulier. Nous n’eûmes même pas à combattre cette lassitude, ce malaise si pénibles, qui accompagnent, dit-on, si souvent la présence de l’homme dans ces régions élevées qui n’ont pas été faites pour lui.

Peu de temps nous suffit pour atteindre la partie supérieure du glacier où le roc se montre à nu. Nous pensions avoir gagné le point culminant de la montagne, quand nous vîmes à une quarantaine de pas de nous se dresser une dernière aiguille, qui pouvait avoir dix mètres de hauteur. Nous trouvant sur la terre ferme, nous nous débarrassons de nos cordes, et nous nous élançons comme à l’envi vers ce dernier rocher.