Page:Franqueville - Voyage à la Maladetta, 1845.djvu/64

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 64 —

cision. Nos conducteurs étaient partagés d’opinion. Les guides inclinaient à attaquer franchement le glacier. Les chasseurs au contraire voulaient essayer de gravir la muraille de granit à laquelle nous étions adossés. Intrépides, autant que possible, quand il s’agissait d’escalader les rochers les plus escarpés, agiles comme de véritables isards, ces chasseurs perdaient toute leur assurance dès qu’ils avaient mis le pied sur la neige ; les glaciers leur inspiraient une terreur superstitieuse, et ce n’était déjà pas sans répugnance qu’ils s’étaient engagés sur le glacier de Coroné.

La densité de la brume dont nous étions environnés ajoutait encore aux difficultés déjà si grandes qui se présentaient dans le choix d’une voie dans ces déserts que nul homme n’avait parcourus jusqu’ici. Enfin, après une courte conférence, il fut convenu que les guides et les chasseurs essayeraient