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pour l’une plutôt que pour l’autre, puisque l’une et l’autre leur étaient également inconnues. Cependant, cette sorte d’intuition instinctive que donne aux montagnards un long séjour sur ces hauts lieux, les porta à choisir le passage situé au nord du pic, et ce fut précisément celui-là qui nous conduisit au but.

Une fois cette décision prise, nous recommençâmes à monter. Il ne nous fallut pas moins de deux heures pour parvenir au haut du glacier. Nulle part il n’était à découvert. Il s’y rencontre peu de crevasses ; nous n’en rencontrâmes qu’une seule qui méritât à proprement parler ce nom. Elle occupait le sommet du glacier et s’étendait précisément devant la brèche que nous avions choisie. Nous la passâmes sur un pont de neige. Cette crevasse appartenait au genre de celles que M. Desor propose d’appeler Rimaye.