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cette circonstance ajoutait à la recherche d’une voie jusqu’alors inconnue, outre le danger de s’égarer sur ces perfides glaciers, nous redoutions encore de perdre l’immense panorama qui devait se dérouler à nos yeux, si par hasard nous pouvions arriver au sommet de la plus haute cime des Pyrénées.

Néanmoins, sur l’assurance unanime de nos guides que les nuages se dissiperaient à mesure que le soleil s’élèverait, nous attaquâmes hardiment le glacier. Rien ne fut plus facile que d’en franchir la partie inférieure. La neige, qui était tombée pendant l’orage qui nous avait assaillit à la Rencluse, était encore assez molle pour prendre l’empreinte du pied, et assurer la marche sans s’enfoncer assez pour la rendre pénible. D’ailleurs la pente était encore peu rapide, mais plus nous nous élevions, plus l’inclinaison devenait forte. La