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fois notre palais de la Rencluse. Ici, c’est une simple cabane de berger, mais quelle cabane ! Au-dessus d’une excavation pratiquée dans le sol, s’élève une sorte de toit composé de branches de pins, recouvertes de tourbes de gazon. Quelques pierres plates forment le foyer. L’entrée de la cabane est tellement basse que l’on ne peut s’y glisser qu’en rampant ; c’est là le seul passage par lequel puisse sortir la fumée âcre et infecte du bois résineux et vert qui forme notre seul combustible. L’intérieur est si peu élevé, qu’il faut nous tenir assis, si étroit, que nous ne pouvons nous étendre sur notre lit de feuillage de pin. Faisons-nous du feu, la fumée nous suffoque ; le laissons-nous s’éteindre, la piquante froidure des nuits de ces hautes régions nous transit.

Pour compléter les agréments de ce séjour, il servait d’asile à deux ou trois porcs à demi-sau-