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de B. Franklin.

« Eh bien, reprit-il, tenez-vous prêt à partir dans l’Annis ». — C’étoit le seul navire, qui fît alors annuellement le voyage de Londres à Philadelphie, et de Philadelphie à Londres : mais il ne devoit mettre à la voile qu’au bout de quelques mois. Je continuai donc à travailler chez Keimer, où j’étois dévoré d’inquiétude à cause des sommes que Collins avoit tirées de moi, et frémissois à la seule idée de Vernon, qui, heureusement, ne me redemanda son argent que quelques années après.

Dans le récit de mon premier voyage de Boston à Philadelphie, j’ai omis, je crois, une petite circonstance, qui, peut-être, ne sera point déplacée ici. Pendant un calme, qui nous arrêta au-delà de Block-Island, l’équipage de notre corvette, se mit à pêcher de la morue, et en prit une assez grande quantité. J’avois été jusqu’alors constant dans ma résolution de ne manger rien de ce qui avoit eu vie ; et conformément aux maximes de mon maître Tryon, je regardai, dans