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Vie

lui-même, pour une élégie sur la mort d’Aquila Rose, dont j’ai parlé plus haut. Aquila Rose étoit un jeune homme plein d’esprit et d’un excellent caractère, très-estimé dans la ville, secrétaire de l’assemblée et poëte assez agréable. Keimer se mêloit aussi de faire des vers, mais ils étoient mauvais. On ne pouvoit pas même dire qu’il écrivît en vers ; car sa méthode étoit de les composer avec ses caractères d’imprimerie, à mesure qu’ils couloient de sa verve. Or, comme il travailloit sans copie, qu’il n’avoit qu’une casse, et que l’élégie devoit probablement employer tous ses caractères, il étoit impossible de l’aider. J’essayai de mettre en ordre sa presse, dont il ne s’étoit point servi, et à laquelle il n’entendoit rien ; et après lui avoir promis de venir tirer son élégie aussitôt qu’elle seroit prête, je retournai chez Bradford. Celui-ci m’occupa, pour le moment, à faire quelque bagatelle, et me donna la table et le logement.

Peu de jours après, Keimer m’envoya