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de B. Franklin.

regardois attentivement tous ceux que je rencontrois. À la fin, j’apperçus un jeune quaker, dont la physionomie me plut. Je l’acostai, et le priai de me dire où un étranger pouvoit trouver un logement. Nous étions près de l’enseigne des Trois matelots, — « On reçoit-là les étrangers, dit-il ; mais ce n’est pas une maison honnête. Si tu veux venir avec moi, je t’en montrerai une meilleure ». Il me conduisit à la Bûche crochue, dans Water-Street.

Là je me fis donner à dîner. Pendant que je mangeois on me fit plusieurs questions. Ma jeunesse et ma mine fesoient soupçonner que j’étois un fugitif. Après dîner je me sentis encore assoupi ; et m’étant jeté sur un lit sans me déshabiller, je dormis jusqu’à six heures du soir, qu’on m’appela pour souper. Je me mis ensuite au lit de très-bonne heure, et ne me réveillai que le lendemain matin.

Aussitôt que je fus levé, je m’arrangeai le plus décemment qu’il me fut possible, et je me rendis chez l’imprimeur