Page:Franklin - Vie Tome I (1797-1798).djvu/70

Cette page a été validée par deux contributeurs.
58
Vie

risdale hollandaise[1] et la valeur d’un schelling en monnoie de cuivre. Je donnai cette monnoie aux bateliers pour mon passage. Comme je les avois aidés à ramer, ils refusèrent d’abord de la prendre : mais j’insistai et la leur fis accepter. Un homme est quelquefois plus généreux quand il a peu d’argent que lorsqu’il en a beaucoup ; et probablement c’est parce que, dans le premier cas, il cherche à cacher son indigence.

Je m’avançai vers le haut de la rue, en regardant attentivement de tous côtés, et quand je fus dans Market-Street, je rencontrai un enfant qui portoit un pain. J’avois souvent fait mon dîner avec du pain sec. Je priai l’enfant de me dire où il avoit acheté le sien, et je fus droit au boulanger qu’il m’indiqua. Je voulois avoir des biscuits, parce que je croyois qu’il y en avoit de pareils à ceux de Boston ; mais on n’en fesoit point à Philadelphie. Je demandai alors un pain de trois sols. On n’en tenoit point

  1. Environ cinq livres tournois.