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Vie

j’ai conservée toute ma vie pour le pouvoir arbitraire. Mon apprentissage me devint si insupportable que je soupirois sans cesse après l’occasion de l’abréger. Elle s’offrit enfin à moi d’une manière inattendue.

Un article inséré dans notre feuille, sur quelqu’objet politique, dont je ne me souviens point, offensa l’assemblée générale de la province. Mon frère fut arrêté, censuré et emprisonné pendant un mois, parce qu’il ne voulut pas, je crois, découvrir l’auteur de l’article. Je fus aussi arrêté et examiné devant le conseil : mais quoique je ne donnasse aux juges aucune satisfaction, ils se contentèrent de me faire une réprimande, et ils me renvoyèrent, me regardant, peut-être, comme obligé, en qualité d’apprenti, de garder les secrets de mon maître.

Malgré mes querelles particulières avec mon frère, sa détention me causa beaucoup de ressentiment. Tandis qu’il étoit en prison, j’étois chargé de la rédaction de sa feuille, et j’eus assez de courage