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eux. Mais comme j’étois encore un enfant, je craignis que mon frère ne voulût pas insérer, dans sa feuille, un morceau dont il me connoîtroit pour l’auteur. En conséquence, je songeai à déguiser mon écriture, et ayant composé une pièce anonyme, je la plaçai le soir sous la porte de l’imprimerie. Elle y fut trouvée le lendemain matin. Mon frère profitant du moment où ses amis vinrent le voir suivant leur coutume, leur communiqua cet écrit. Je le leur entendis lire et commenter. J’eus l’extrême plaisir de voir qu’il obtenoit leur approbation, et que dans leurs diverses conjectures sur l’auteur, ils n’en nommoient pas un, qui ne jouît, dans le pays, d’une grande réputation d’esprit et de talent.

Je suppose à présent que je fus heureux en juges, et je commence à croire qu’ils n’étoient pas aussi excellent écrivains que je l’imaginois alors. Quoi qu’il en soit, encouragé par cette petite aventure, j’écrivis et j’envoyai, de la même manière, à l’imprimerie, plusieurs autres