Page:Franklin - Vie Tome I (1797-1798).djvu/44

Cette page a été validée par deux contributeurs.
32
Vie

m’en parut excellent, et je désirai de pouvoir l’imiter. Dans ce dessein, j’en choisis quelques discours, je fis de courts sommaires du sens de chaque période, et je les mis de côté pendant quelques jours. Au bout de ce temps-là, j’essayai, sans regarder le livre, de rendre aux discours leur première forme, et d’exprimer chaque pensée comme elle étoit dans l’ouvrage même, employant les mots les plus convenables, qui s’offroient à mon esprit. Je comparai ensuite mon Spectateur avec l’original. J’apperçus quelques fautes, que je corrigeai : mais je trouvai qu’il me manquoit un fonds de mots, si je peux m’exprimer ainsi, et cette facilité à me les rappeler et à les employer, qu’il me sembloit que j’aurois déjà acquise, si j’avois continué à faire des vers. Le besoin continuel d’expressions, qui eussent la même signification, mais dont la longueur et le son fussent différens à cause de la mesure et de la rime, m’auroit forcé à chercher les divers synonymes et me les eût rendus familiers. Plein de