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de B. Franklin.

nous accorder sur le point en question ; et comme nous ne devions pas nous revoir de quelque temps, j’écrivis mes raisons, je les mis bien au net, et je les lui envoyai. Il répondit ; je répliquai. Trois ou quatre lettres avoient déjà été écrites de part et d’autre, lorsque mon père examina par hasard mes papiers, et lut ces lettres. Sans entrer en discussion sur le fond de la dispute, il en prit occasion de me parler de ma manière d’écrire. Il observa que bien que je connusse mieux que mon adversaire l’ortographe et la ponctuation, je lui étois très-inférieur pour l’élégance des expressions, l’ordre et la clarté ; et il m’en donna plusieurs exemples. Je sentis la justesse de ses remarques : je devins plus attentif à la pureté du langage ; et je résolus de faire tous mes efforts pour perfectionner mon style.

Sur ces entrefaites, il tomba entre mes mains un volume dépareillé du Spectateur. Je ne connoissois point encore cet ouvrage. J’achetai le volume et le lus plusieurs fois. J’en fus enchanté ; le style