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Politiques, etc.

pourra point te dévorer, ni le défaut de vêtemens te faire transir de froid. L’univers entier te paroîtra plus brillant ; et le plaisir dilatera tous les replis de ton cœur.

Suis donc les règles que je viens de te prescrire, et sois heureux. Bannis loin de toi la tristesse qui glace ton ame, et vis indépendant. Tu seras alors vraiment un homme. Tu ne détourneras point la vue à l’approche du riche, ni tu ne seras humilié d’avoir peu, quand les enfans de la fortune marcheront à ta droite ; car l’indépendance, soit qu’elle ait peu ou beaucoup, est toujours un bonheur, et te placera de niveau avec ceux qui s’enorgueillissent de posséder la toison d’or.

Oh ! sois donc sage ; et que l’assiduité au travail marche avec toi, dès le matin, et t’accompagne jusqu’à ce que tu ayes atteint le soir l’heure du repos. Que la probité soit comme le souffle de ton ame. N’oublie jamais d’avoir chaque jour un sou de plus que le montant de tes dépenses. Alors tu parviendras au plus haut