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Œuvres Morales,

rerez un assez grand avantage. Vous verrez à quelles sommes considérables s’élèvent de très-petites dépenses ; et vous apprendrez ce que vous auriez épargné, et ce que vous pourrez épargner à l’avenir, sans un grand inconvénient.

Enfin, si vous voulez connoître le chemin de la fortune, sachez qu’il est tout aussi uni que celui du marché. Pour le suivre, il ne faut que deux choses, l’assiduité et la sobriété ; c’est-à-dire, ne prodiguer jamais ni le temps, ni l’argent, et faire le meilleur usage de l’un et de l’autre. Sans assiduité et sans sobriété, on ne fait rien ; et avec elles on fait tout. Celui qui gagne tout ce qu’il peut gagner honnêtement, et qui épargne ce qu’il gagne, à l’exception des dépenses nécessaires, doit certainement devenir riche, si toutefois la providence de cet être qui gouverne le monde, et que nous devons tous prier de bénir nos entreprises, n’en a pas autrement ordonné.

Un vieux Artisan.