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Œuvres Morales,

peau, c’est une inquiétude difficile à décrire, et dont un très-petit nombre des personnes qui l’éprouvent, connoît la cause. Alors si l’on veille la nuit et qu’on soit trop chaudement couvert, on a de la peine à se rendormir. On se retourne souvent sans pouvoir trouver le repos d’aucun côté. Ce frétillement, pour me servir d’une expression vulgaire, faute d’en avoir une meilleure, est absolument occasionné par une inquiétude de la peau, dont la matière transpirable ne s’échappe point, attendu que les draps en ayant reçu une quantité suffisante, et étant saturés, ils ne peuvent en prendre davantage.

Pour connoître cette vérité, par expérience, il faut qu’une personne reste au lit, dans la même position, et que relevant ses draps, elle laisse une partie de son corps exposée à un air nouveau : alors elle sentira cette partie tout-à-coup rafraîchie, parce que l’air soulagera sa peau, en recevant et emportant au loin la matière transpirable qui l’incommodoit.