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Politiques, etc.

qui ont le temps de se livrer à de pareils amusemens, n’en peuvent pas choisir un plus innocent. Le morceau suivant, écrit dans l’intention de corriger chez un petit nombre de jeunes gens, quelques défauts qui se sont glissés dans la pratique de ce jeu, prouve en même-temps que, dans les effets qu’il produit sur l’esprit, il peut être non-seulement innocent, mais utile au vaincu ainsi qu’au vainqueur.

Le jeu des échecs n’est pas un vain amusement. On peut, en le jouant, acquérir ou fortifier plusieurs qualités utiles dans le cours de la vie, et se les rendre assez familières pour s’en servir avec promptitude dans toutes les occasions. La vie est une sorte de partie d’échecs, dans laquelle nous avons souvent des pièces à prendre, des adversaires à combattre, et nous éprouvons une grande variété de bons et de mauvais événemens, qui sont, en partie, l’effet de la prudence ou de l’étourderie. En jouant aux échecs, nous pouvons donc acquérir.

1o. La prévoyance, qui regarde dans